NON M. le Procureur, la solidarité n’est pas un délit !

Publié le par SUD-Etudiant Lyon

Communiqué de Presse RUSF69

Le jeudi 15 octobre, une partie des migrant-e-s enfermé-e-s au centre de rétention
administrative (CRA) de Lyon Saint Exupéry avait entamé une lutte collective afin de
dénoncer leur situation. Une lettre de revendications (voir au dos) signée par 68 retenus a été
envoyée au directeur du CRA et un certain nombre d'entre eux ont décidé d'entamer une grève
de la faim. Le dimanche 18 octobre, une cinquantaine de personnes se sont rendues
spontanément au centre de rétention de Saint Exupéry pour exprimer leur solidarité avec les
migrant-e-s enfermé-e-s et leur lutte. Aux cris de solidarité des manifestants ont répondu les
cris de liberté des détenus.

C’est au moment de quitter le CRA et de rejoindre les voitures que s’est mis en place un
dispositif policier et judiciaire démesuré. A leur arrivé, les agents de la police aux frontières
(PAF) on en effet noté chaque plaque d’immatriculation et contrôlé chaque conducteurs. Dans
les jours qui ont suivis le rassemblement, les policiers sont passés chez chaque propriétaire de
véhicule et une convocation judiciaire pour être entendu par la PAF de St Exupéry a été
envoyée à tous les propriétaires de véhicule. Au moins une dizaine de personnes ont ainsi été
entendues dans le cadre d’une enquête pour dégradation (bris d’interphone, graffiti au sol).
Loin d’une simple enquête sur des dégradations, au cours des interrogatoires, les personnes se
sont vues interroger sur leurs opinions politiques et sur les réseaux militants auxquelles elles
appartiennent.

Au vu des éléments de dégradation dont ont pu avoir connaissance les personnes convoquées,
le RUSF69 dénonce la démesure entre les dégradations et l'ampleur de l'enquête (une dizaine
de convocations...). Le RUSF69 estime que cette procédure policière et judiciaire a été mise
en place dans l’objectif de casser les solidarités qui se sont spontanément exprimées ce jour
la, de prévenir les rassemblement à venir, de dissuader les militants de s’exprimer par des
action collectives et de renseigner des fiches policières sur des militants.

Enfin, le RUSF exige, le cas échéant, le retrait du fichier STIC (Système de traitement des
infractions constatées) de toutes les personnes qui s’y retrouverait inscrite suite aux
convocations judiciaires dont ils ont fait l’objet.

Réseau Université Sans Frontière de Lyon (RUSF69)
Contacts : 06 34 49 73 84 / rusf69@no-log.org
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